Déchets radioactifs ou matières valorisables ?
De toutes les matières radioactives dont il faut se protéger, celles qui préoccupent en premier l’homme de la rue sont les déchets des centrales nucléaires. Elles éclipsent par leur radioactivité les matières en provenance des hôpitaux, des laboratoires et de l’industrie !
La croyance est répandue que la menace de ces déchets radioactifs durerait des dizaines, des centaines de milliers d’années. Ainsi un journal sérieux et respecté respecté titrait le 20 avril 2018 : “Des déchets pour 100 000 ans”. Entretenant les peurs, des politiques et médias omettent de rappeler que la radioactivité aura énormément décru à de telles échéances. Par exemple, les rayons du césium-137 qui rendent dangereux l’approche d’un colis très radioactif de déchets fraîchement vitrifiés sont divisés par 1000 tous les 300 ans!
Tout est fait aujourd’hui pour que l’impact sur l’environnement de ces déchets de haute activité soit sans risques. Le sera-t-il encore pour nos petits-enfants, dans 1000 ans, 10 000 ans ? Telle est la question qui se pose. Tous les efforts actuels ont pour objectif qu’il en soit ainsi.
Matières valorisables et déchets radioactifs : Les combustibles usés qui sortent de réacteurs intéressent les producteurs d’électricité et les militaires. Ces combustibles usés contiennent du plutonium, une matière hautement stratégique. Un gramme de plutonium produit autant d’énergie qu’une tonne de pétrole et ce plutonium, débarrassé de mauvais isotopes, sert d’explosif nucléaire dans une arme atomique.
En dehors du sort réservé au plutonium que faire des matières qui seront finalement considérées comme déchets radioactifs, des déchets réels destinés au rebut? Le gros de leur radioactivité diminuera avec le temps, mais comment mettre l’humanité future à l’abri de la petite phalange de corps radioactifs qui mettra des milliers d’années à disparaître ?
Valorisables ou non, les matières radioactives sont à l’origine d’inquiétudes légitimes. Jongler avec les siècles et les millénaires donne le vertige ! Le problème n’est pourtant pas sans solution. Le monde vivant cohabite depuis toujours avec des poisons naturels – le plomb est un exemple – qui sont éternels.
Gérer les déchets radioactifs : Depuis la préhistoire des années 1960 où l’on immergeait des colis en mer, la gestion des déchets nucléaires a progressé. En France, ils sont gérés par l’Agence Nationale pour les Déchets Radioactifs, l’ANDRA. Le degré de confinement de la radioactivité atteint aujourd’hui grâce aux recherches entreprises est remarquable. D’autres recherches ont pour objet de réduire le volume et la nocivité des matières radioactives. En France, elles sont organisées depuis 1991 autour d’une loi qui nous est enviée et a été prolongée en 2006.
Les déchets radioactifs existent. Il faut s’en occuper. Des solutions existent également qui seront améliorées grâce aux recherches entreprises. Pour les générations futures le pire héritage serait le rejet de toutes les solutions.
Quelques questions et réponses sur la gestion des déchets les plus radioactifs, leur stockage ou leur entreposage. Vidéo de l’ANDRA
RÉSUMÉ DES SUJETS ABORDÉS
– Le problème des déchets : Déchets radioactifs ou matières valorisables ? Retraiter ou ne pas retraiter les combustibles usés ? Que faire du plutonium ?
– Stratégies : attendre, conditionner, stocker à grande profondeur, diluer …
– Inventaire des déchets : – L’inventaire en France. Origines des déchets radioactifs.
– Classification des déchets : Cinq catégories de déchets : Déchets de haute, intermédiaire, basse et très basse activité radioactive. A courte et longue durée de vie.
– Combustible usé des réacteurs : Caractéristiques des combustibles usés : Composition, évolution de l’activité radioactive, de la chaleur dégagée, de la radiotoxicité.
– Retraitement des combustibles usés : Production de déchets haute activité (HA). Séparation de l’uranium et du plutonium des déchets radioactifs proprement dits.
– Gestion des déchets : Conditionnement, transports, stockage de déchets peu radioactifs, Entreposages divers
– Le stockage géologique profond : Le projet CIGEO (France). Stockage final de déchets de haute et moyenne activité. Durée des déchets. Cas des combustibles usés non retraités.
– Recherches sur les déchets et perspectives : Améliorations recherchées : Séparation, transmutation, stockage géologique profond, conditionnement, entreposages.
Certains articles (compléments et annexes) ne sont pas accessibles directement en raison de la taille du chapitre. On peut y accéder à partir d’une page d’appel ou à partir de la liste des articles annexes : liste annexes déchets