Cas de rejets radioactifs importants dans l’environnement
Quand l’avenir sanitaire de populations entières est en jeu à la suite d’un accident, la radioprotection prend d’autres dimensions. Quelles mesures prendre alors en cas de rejet majeur de matières radioactives dans l’environnement ?
Pour bien protéger, il faut évaluer les risques. Depuis 1986, des enseignements ont été tirés de l’accident de Tchernobyl, qui a constitué malheureusement une leçon en grandeur nature. Il y a aussi celui survenu à plus petite échelle à Mayak (1957) dans l’Oural, les accidents de Three Mile Island (1979) et de Tokaimura (2000) n’ayant pas occasionné de rejets. L’expérience provient enfin des bombes d’Hiroshima et de Nagasaki ainsi que des essais des armes nucléaires bien que ces essais se soient produits loin de zones habitées.
Les risques ne sont pas de même nature au moment et peu après l’explosion d’une bombe atomique ou un accident de réacteur, quand la radioactivité est encore concentrée et que des éléments à courte durée de vie sont prédominants, et plus tard lorsque la radioactivité s’est dispersée ou s’est déposée au sol et que des éléments moins actifs, mais à vie longue, ont pris le relais de ceux à courte durée de vie.
Les risques d’exposition ont pour origine l’irradiation par le nuage radioactif, l’inhalation de radioactivité, la contamination de la peau et des vêtements, les dépôts de radioactivité au sol ainsi que l’ingestion de nourriture et d’eau contaminées. L’exposition est à la fois externe et interne.
L’exposition externe est due aux rayons gamma qui peuvent parcourir des centaines de mètres dans l’atmosphère avant d’être absorbés. Elle provient au départ du nuage radioactif formé au moment de l’explosion et plus tard des dépôts au sol. Elle contribue à la dose efficace. L’exposition interne est due à l’inhalation et à l’ingestion de substances radioactives dont la principale est celle de l’iode-131 qui se fixe sur la thyroïde.
Comme pour les catastrophes naturelles, des mesures simples préviennent les conséquences les plus dramatiques. Elles peuvent être lourdes ou contraignantes, comme la mise à l’abri et l’évacuation de populations. Elles peuvent être préventives comme les contrôles alimentaires.
Dans le cas de l’accident de Fukushima en 2011, le délai de quatre jours entre le tsunami et le principal rejet de radioactivité permit une efficace mise à l’abri des populations. Mais il fallut évacuer 210 000 personnes ! Une contamination de longue durée des sols persiste.
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