Les recherches sur le stockage géologique profond
Les déchets ultimes de l’industrie nucléaire, que nous ne savons exploiter actuellement, peuvent-ils être enterrés sûrement à grande profondeur ? Dans quels types de sols ce stockage est-il envisageable ? Comment assurer sa pérennité sur des périodes très longues ?
Telles sont les questions que l’on se pose à propos du stockage en formation géologique profonde, considéré par l’AIEA et par de nombreux pays – Allemagne, Belgique, États-Unis, Finlande, Suède, Suisse – comme la méthode la plus sûre pour gérer les déchets radioactifs. Il s’agit de faire jouer à une couche souterraine de roches comme l’argile, le granite, le sel ou le tuf, le rôle de coffre-fort ou tout au moins de ralentisseur vis-à-vis de ces déchets, colis de déchets vitrifiés ou encore assemblages de combustibles usés.
Pour répondre aux questions posées, le gouvernement français avait décidé en décembre 1998 de construire deux laboratoires souterrains d’étude du stockage de déchets de haute et moyenne activité dans l’argile du Bassin Parisien (site de Bure dans la Haute-Marne) et l’autre dans un milieu granitique.
Dans ces laboratoires sont effectuées des mesures préliminaires à toute décision de stockage. L’objectif principal des recherches est celui du non retour à la biosphère des noyaux radioactifs à vie longue. Les distances de migration et les durées à prendre en compte sont telles à l’échelle des atomes enfouis dont on souhaite éviter le retour vers le monde du vivant qu’il faut s’appuyer sur des expériences et des modélisations pour les contrôler et s’assurer de l’absence de risques dans un lointain futur.
Il s’agit d’étudier aussi la durée pendant laquelle un tel stockage pourrait être réversible. Si d’aventure nos descendants découvraient un moyen d’exploiter ces déchets, ou de les faire disparaître, pouvons nous faire en sorte qu’ils soient capables de les extraire du site de stockage ?
Dans le cadre de l’axe 2 de la loi Bataille et des recherches pilotées par l’ANDRA un laboratoire a été construit sur le site de Bure dans la Haute-Marne pour le milieu argile. Les travaux de fonçage des puits commencèrent en octobre 2000. La France dispose maintenant sur ce site d’installations où poursuivre les recherches prescrites.
Le laboratoire envisagé pour le milieu granit dans la Haute Vienne a été abandonné du fait d’oppositions de collectivités locales. Homme d’esprit et pondéré, le Président de la Commission Nationale d’Évaluation citait à ce propos la remarque d’une viticultrice qui regimbait : « Que ferez-vous si mes concurrents déclarent mon vin radioactif ? ». La Mission Granite, installée en Février 2000, suspendit ses travaux. L’abandon de cette option a conduit l’ANDRA a renforcer sa collaboration avec des pays travaillant sur le sujet (Suède, Finlande, Canada…).
Les résultats obtenus ont conduit à retenir le choix d’un milieu argileux pour le futur site de stockage français. La loi de 2006 organise les conditions d’installation d’un site de stockage réversible en couche géologique profonde à Bure dans la Haute-Marne. Les déchets pourraient y être déposés à partir de 2025.
Visite du laboratoire souterrain de Bure (vidéo de l’ANDRA)
En attendant la décision définitive concernant le site de stockage, les recherches continueront au laboratoire souterrain de Bure pour finir de démontrer les propriétés de confinement de l’argile, pour détailler les concepts d’ingénierie, et pour passer à l’échelle d’un grand centre de stockage.
Vidéos de l’ANDRA
– Vidéo sur l’historique des recherches sur le stockage et du projet CIGEO : voir.
– Visite virtuelle du laboratoire de Bure (la visite virtuelle permet de découvrir le Laboratoire en images réelles et les recherches qui y sont menées) : voir.
COMPLÉMENT : Acquis sur le stockage
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