Résidus miniers
Déchets de l’extraction de l’uranium
Les résidus de traitement de minerais d’uranium sont stockés directement sur les sites des mines. Ces déchets miniers sont de très faible activité, car l’uranium, dont la durée de vie excède plusieurs milliards d’années, est un des éléments les moins radioactifs de la nature et la teneur en uranium des minerais uranifères est généralement faible.
Cette faible teneur conduit à manipuler de grandes quantités de roches. Ces roches sont broyées sur place. Les résidus miniers, débarassés de l’uranium, contiennent les éléments radioactifs issus de la descendance de l’uranium et qui se trouvent en équilibre radioactif. La radioactivité de ces résidus représente environ 80 % de la radioactivité naturelle initiale de la roche. Tous les descendants restent confinés dans le sol, à l’exception du radon gazeux.
Les opérations minières ne créent pas de nouvelle radioactivité, mais ramènent à la surface la radioactivité naturelle présente dans les roches uranifères. Malgré la concentration due à cette remontée, cette radioactivité est reste faible : quelques milliers de becquerels (Bq) par kilo. A titre d’indication, la radioactivité du corps humain s’élève à 8000 becquerels.
Les mines françaises d’uranium ont fermé, mais 50 millions de mètres cubes de résidus miniers ont été produits sur notre territoire. Le stockage sur place s’impose comme la seule solution pratiquement envisageable. Lors du réaménagement du site, les résidus sont recouverts par une couche de stériles destinés à éviter leur dispersion par érosion. La couverture sert aussi à faire écran au rayonnement gamma émis, aux émanations de radon et à éviter l’inhalation de poussières.
Sans la protection des couvertures, le débit de dose à l’air libre sur le site des résidus miniers est de l’ordre du centième de millisievert (mSv) par heure, ce qui signifie qu’il faudrait s’exposer plus de dix jours pour recevoir une dose de 2,4 mSv équivalente à l’exposition annuelle à la radioactivité naturelle. Avec les couvertures, les doses sont bien moindres.
En 2003, une radio française écoutée donna la parole à une auditrice qui se plaignait d’un cancer de la thyroïde qu’elle attribuait à une promenade sur le site d’une mine d’uranium désaffectée. Si des cancers de la thyroïde observés à Tchernobyl ont été bien causés par la dispersion d’un isotope radioactif de l’iode, l’iode-131, il n’existe aucun mécanisme qui produise cet iode-131 près d’une mine d’uranium.
L’auditrice aurait pu mettre en cause avec plus de vraisemblance des émanations de radon, sources de cancers du poumon. Mais les risques présentés par ces émanations lors d’une promenade à l’air libre sont trop faibles pour qu’on puisse leur attribuer des années après un cancer. La réputation des mines d’uranium tient à ce que les mineurs y travaillaient autrefois dans des galeries mal ventilées et empoussiérées.
Le risque de pollution sur le site des anciennes mines est davantage chimique que radioactif. Qui dit mine d’uranium, dit présence de métaux lourds, toxiques mais peu solubles, dont le plomb (le plomb, aboutissement de la filiation radioactive, s’est accumulé depuis la formation de la roche). Il faut contrôler la présence de ces éléments lourds dans les cours d’eau et recouvrir le site pour éviter l’inhalation de poussières contenant ces éléments .
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