Effets probabilistes
Le domaine des doses faibles et moyennes
Pour des expositions faibles ou moyennes, les effets ne sont plus certains contrairement à ce qui se passe avec les fortes doses. Ils ont une probabilité de se produire ou de ne pas se produire. On les appellent pour cette raison probabilistes.
Ces effets probabilistes correspondent à des transformations de cellules plutôt qu’à leur destruction. Ils apparaissent des années après l’exposition qui en a été la cause.
Ces manifestations – cancers, effets génétiques, par exemple – étant tardives, elles sont très difficiles à distinguer de celles dues à d’autres causes que la radioactivité, comme les agressions dues à des produits chimiques, une consommation de tabac ou une exposition excessive aux ultraviolets du soleil.
Dans le domaine probabiliste des faibles doses inférieures à une centaine de millisieverts (mSv), c’est la probabilité d’apparition d’un cancer, non sa gravité, qui augmente avec la dose. Au niveau d’une personne individuelle, il est impossible sauf exception, quand un cancer se manifeste au bout de plusieurs années, de l’attribuer à la radioactivité
Il est fréquent dans l’esprit du public, d’attribuer un cancer ou un décès à une exposition même faible de radioactivité. Les exemples sont multiples comme celui des cancers de la thyroïde en France attribués sans preuves établies à Tchernobyl. Rares sont les cas bien tranchés (expositions importantes, pathologies particulières) ou le doute ne subsiste pas quant à l’origine de séquelles. Un exemple est celui des cancers du poumon contractés par des mineurs d’uranium quand ces mines n’étaient pas encore ventilées.
Un cas d’école est celui du décès de l’acteur John Wayne attribué par des organes de presse à la radioactivité. John Wayne est mort à 72 ans d’un cancer de l’estomac en 1979, 25 ans après avoir tourné dans le désert du Nevada un film, où il jouait le rôle de Gengis Khan. Le lieu de tournage était situé à une centaine de miles de Yucca Flats le pas de tir des essais nucléaires américains encore en activité.
John Wayne est-il mort d’avoir tourné dans ce site contaminé. Écartons d’emblée l’hypothèse farfelue et dramatique d’un article paru dans France-Dimanche en juillet 2007 selon laquelle le Duke aurait été exposé à une dose 400 fois mortelle. Si cela avait été le cas, il serait mort comme Alexandre Litvinenko trois semaines après. Il survécut 25 ans. Son cancer a peut être été déclenché par ce tournage malencontreux, mais John Wayne était un grand fumeur. La radioactivité est une cause possible parmi d’autres.
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