Dosimètres passifs
Des dosimètres portables pour le suivi des personnes exposées
On appelle passifs des dosimètres n’ayant pas besoin de source externe d’énergie pour fonctionner. Ce sont des dosimètres intégrateurs, c’est-à-dire qu’ils ne donnent qu’une estimation d’une dose globale. Ils ne permettent pas d’estimer les doses instantanées maximales, contrairement aux dosimètres actifs à même de suivre les variations de l’exposition.
Ces dosimètres réglementaires doivent être porté à la poitrine par tout travailleur susceptible d’être exposé aux rayonnements ionisants. Les dosimètres passifs permettent de suivre sur la durée leur exposition.
Certaines activités professionnelles à risques nécessitent une surveillance dosimétrique adaptée, quand l’indication fournie par le dosimètre poitrine n’est pas suffisante. Des dosimètres d’extrémité sont conseillés lorsque les mains, par exemple, sont plus particulièrement exposées aux rayonnements. Le port d’un dosimètre cristallin s’impose également dans le cas de risques d’exposition du cristallin aux rayonnements ionisants.
Le dosimètre passif est porté par le travailleur pendant une durée mensuelle ou trimestrielle. A l’issue de cette période, le dosimètre est lu et analysé par un laboratoire agréé (LCIE Landauer, IRSN …). En France, la Réglementation veut que les résultats nominatifs soient transmis aux conseillers en radioprotection et au médecin du travail des salariés exposés aux rayonnements ionisants, et le cas échéant au médecin traitant. De plus les données des différents laboratoires sont transmises à un fichier central (SISERI) par l’autorité de contrôle.
Il existe des dosimètres adaptés aux divers types de rayonnements, Rayons X, bêta, gamma. Il existe également des dosimètres pour les neutrons en particulier pour les installations nucléaires .
Les dosifilms ont été les dosimètres individuels les plus utilisés jusqu’au début des années 2000. Ils ont été les premiers dosimètres passifs à avoir été développés. Issus des techniques photographiques, celles-la mêmes qui permirent la découverte de la radioactivité par Becquerel en 1896, ils sont en voie de disparition. Ces dosifilms ne sont plus assez sensibles aux yeux de la réglementation actuelle. A ce manque de sensibilité s’ajoute le déclin du film argentique.
Les dosifilms sont remplacés par des dosimètres utilisant des technologies plus performantes basées sur le principe de la lecture d’une émission de lumière ou luminescence par le détecteur irradié. Les technologies utilisées pour la mesure des luminescences sont OSL (Optically Stimulated Luminescence ou Luminescence Stimulée Optiquement), RPL (Radio Photo Luminescence) et TLD (Thermo Luminescence). La luminescence est provoquée par un flash lumineux dans le cas de l’OSL, des impulsions laser UV dans le cas du RPL et par chauffage pour la TLD.
En 2018, l’IRSN réalisait environ 1 200 000 analyses annuelles de verres RPL. Il s’agit majoritairement de dosimètres RPL individuels, mais il existe aussi des dosimètres d’ambiance pour les lieux de travail, des dosimètres d’étude de poste utilisés pour étudier un environnement de travail avant sa mise en service.
L’OSL, le RPL et le TLD sont des techniques de dosimétrie passive reconnues par la réglementation. Ces nouvelles techniques permettent d’avoir des données inférieures à 100 µSv (NB : 100 microsieverts sont équivalents à 15 jours de radioactivité naturelle). La sensibilité des dosifilms photographiques ne permettant pas de relever des faibles doses, le film photographique n’est plus une technique employée pour le suivi réglementaire des personnes exposées aux rayonnements.
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