Héritage des essais nucléaires
Le lointain héritage de la guerre froide
Héritage de la guerre froide et de la course à l’arme atomique, les essais nucléaires auxquels ont procédé les grandes puissances, de 1945 à 1980, sont à l’origine d’un résidu de contamination radioactive qui dure encore. Les bombes H ou à hydrogène basées sur la fusion, bien que plus puissantes, ont été à l’origine de moins de retombées que les bombes atomiques.
L’effet des retombées s’est atténué avec le temps. Initialement, au plus fort des essais dans les années 1960, les doses annuelles s’élevaient à 0,100 mSv/an. Aujourd’hui la dose annuelle est de l’ordre de 0.005 mSv/an dans un pays européen comme la Belgique, éloigné des champs de tirs.
Cette exposition est faible en regard du 1 mSv reçu en moyenne du fait des examens médicaux, mais elle entre pour une part relativement importante du résidu de radioactivité artificielle en dehors de ces examens.
Elle est supérieure à celle relâchée par les centrales nucléaires et à la radioactivité résiduelle de Tchernobyl en dehors des zones les plus touchées.
La plus grande partie de la radioactivité provenant des explosions de forte puissance s’est retrouvée injectée dans la stratosphère où elle est restée en moyenne 7 ans, avant de se déposer pour les trois quarts dans l’hémisphère nord et un quart dans l’hémisphère sud.
La dose collective totale engagée résultant des tests atmosphériques a été estimée à 30 millions d’homme-sieverts. Répartie sur 5 milliards d’individus, elle a représenté deux années et demie d’exposition à la radioactivité naturelle soit 6.0 mSv par tête.
En termes d’activité, les principaux radioéléments subsistants sont le tritium (répandu en abondance par les bombes à hydrogène), le carbone-14, le cesium-137 et le strontium-90. En termes de doses efficaces, la principale contribution provient du carbone-14 (70 %), suivi du cesium-137 (13 %). La contamination due au tritium et au carbone-14, des éléments produits par le rayonnement cosmique, ne sont pas préoccupantes.
En raison de sa période radioactive de 5730 ans, le carbone-14 dû aux essais nucléaires disparaîtra très lentement. Il perturbera peut-être les datations au carbone-14 effectuées par nos descendants. L’excès résultant des essais atmosphériques par rapport au carbone-14 provenant du rayonnement cosmique, est d’environ 2%. La majeure partie de ce carbone se retrouve dans l’océan, 1.6 % se retrouvant dans la troposphère. On prête relativement peu d’attention au tritium, très peu toxique. Il disparaît avec une période de 12 ans.
Les éléments qui nécessitent un suivi sont le césium-137 et le strontium-90 dont la période est de 30 ans.
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