Radioactivité des aliments
Dans nos verres et dans nos assiettes ….
Il nous est impossible d’échapper à la radioactivité en respirant et en nous déplaçant. Il est aussi impossible d’y échapper en mangeant. Tous nos aliments sont un peu radioactifs, car ils contiennent des éléments comme du carbone-14 et du potassium-40, des isotopes radioactifs inséparables du carbone et du potassium naturels.
L’eau de source que nous buvons est radioactive. Avant de jaillir du sol, elle a dissous des sels minéraux venant des roches rencontrées sur son chemin dont certaines contiennent des radioéléments. Les eaux les plus radioactives proviennent des régions granitiques ou volcaniques dont les roches renferment un peu d’uranium et de thorium accompagnés des éléments radioactifs de leur descendance. Cette radioactivité est très variable.
Un bilan de l’IRSN de 2015 évalue à 0,55 mSv par an l’exposition moyenne en France due à l’eau et aux aliments.
Aux États-Unis, l’activité radioactive moyenne de l’eau consommée dans les foyers est de 18,5 becquerels par litre (Bq/litre). Ces activités, comme celles des aliments, sont inoffensives étant donné que le becquerel est une unité très petite. La législation impose des limites sur l’activité des aliments, des limites prudentes car en raison de l’incertitude sur l’effet des faibles doses, on applique le principe de précaution.
Après, l’accident de Tchernobyl, il a été reproché aux autorités françaises de radioprotection d’avoir laissé consommer des aliments dont l’activité dépassait les normes admises. Ces dépassements ont été probablement trop ponctuels pour avoir eu des effets significatifs, mais le manque de transparence, l’impression que l’on cachait les risques, ont altéré la confiance que l’on accordait aux experts, un désastre psychologique dont les conséquences se font encore sentir.
Un autre exemple de ces craintes est celles qui entourent l’irradiation par des sources radioactives de certains aliments, une technique efficace utilisée pour les stériliser sans en changer le goût. L’irradiation ne laisse aucune séquelle radioactive et n’a aucun effet nocif comme en attestent les documents de l’OMS. Pour le poivre et les épices qui présentent des risques sanitaires importants de contamination bactérienne quand ils ne sont pas stérilisés, l’irradiation était jusqu’à une date récente utilisée. Un règlement a rendu obligatoire la mention « stérilisé par ionisation ». De peur d’un rejet de la part de leurs clients, certains fabricants y ont renoncé et utilisent des procédés moins efficaces.
Comme pour l’alcoolémie au volant, les limites sur la radioactivité des éléments ont été revues à la baisse depuis une quinzaine d’années : on accroît les marges de sécurité ce qui revient à surestimer les risques. Cette démarche faite pour rassurer et qui s’applique surtout à l’ingestion d’aliments contaminés a eu pour effet d’augmenter les angoisses qui entourent les effets de la radioactivité et des rayonnements ionisants.
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