Identification de matériaux
Analyse fine des éléments chimiques présents en surface
L’identification des matières premières employées, la manière dont elles ont été mélangées, les traitements appliqués font partie de la connaissance d’un objet d’art. Dans le cas où un doute subsiste quant à son origine, ces données apportent de solides arguments pour l’authentification d’une œuvre et son attribution à un artiste ou un atelier.
En archéologie, l’identification des matières premières contribue à mieux connaître le développement technique dans un passé reculé et offre la possibilité d’une datation indirecte par des similitudes de composition avec des objets bien datés.
La méthode la plus employée au Laboratoire de recherche des musées de France (LRMF) au Louvre est la méthode PIXE. Extrêmement sensible et ponctuelle, elle permet d’analyser la composition de détails comme une incrustation, les lettres d’un parchemin ou les traits d’un dessin.
Par exemple, on a longtemps cru que les incrustations rouges d’une statuette Parthe du musée du Louvre représentant la déesse Ishtar étaient en verre coloré. Ces incrustations rouges sont situés à l’emplacement des yeux et du nombril de la statuette. L’identification des minéraux a montré qu’il s’agissait de rubis. En effet, le spectre PIXE des éléments majeurs indique la présence d’aluminium et de chrome, caractéristiques des rubis naturels.
On a pu mettre aussi en évidence l’utilisation de plusieurs types de pointes de métal dans les dessins de Pisanello : plomb ou alliage argent-mercure sur le parchemin ou le papier sans préparation ; argent pur sur le papier traité avec une préparation à base de blanc d’os ou de carbonate de calcium.
Une étude récente a été consacrée à l’identification des pigments employés dans les enluminures de manuscrits médiévaux conservés à la Bibliothèque Nationale de France.